Hiroshima et Nagasaki. Les premières bombes nucléaires. 

Le matin du  6 août 1945, le soleil brille sur la ville d'Hiroshima... Le bombardier Enola Gay largue la bombe à l'uranium surnommée « Little Boy » à 8h15, à la verticale de l'hôpital Shima, en plein cœur de l'agglomération. 70.000  personnes meurent immédiatement, mais des dizaines de milliers vont mourir dans les jours suivants de brûlures et d’irradiations. On dénombre 145.000 morts à la fin de 1945. Hiroshima est devenue un désert avec, au centre, un premier cercle d'environ 1.6 kilomètre de diamètre où tout a été carbonisé et calciné et où le taux de mortalité dépassait 90%, et des effets létaux qui ont touché les villages des environs d’Hiroshima jusqu’à une distance de 3 km.

Le 9 août, une deuxième bombe atomique, « Fat Man », est larguée sur la ville portuaire de  Nagasaki à 12H02. Bombe au plutonium plus puissante (15kT vs 15 kT) mais sur un terrain moins ‘favorable’  que la cité encastrée de Hiroshima, elle y fera environ 70.000 victimes fin 1945.

Le projet d’une bombe atomique américaine, connu sous le nom de Projet Manhattan et initié en 1942  aura coûté 2 milliards de dollars et mobilisé 150.000 personnes pendant trois ans. Albert Einstein et d’autres grands scientifiques atomistes y ont participé au début, dans l’intention de fabriquer une bombe de dissuasion contre les nazis en devançant ces derniers lancés dans une recherche similaire.  Mais en mai 1945, l’Allemagne hitlérienne s’effondre complètement. Le Projet fut alors détourné de son objectif initial pour devenir une arme de destruction massive et de terreur.

 

Nous savons maintenant que depuis juillet 1945, le Japon, militairement défait, tentait de négocier sa reddition. Le seul point non-négociable pour le régime nippon était le maintien du système impérial, et la personne même de l’Empereur - mais les Etats-Unis en faisaient alors un prétexte de blocage.

Contrairement à ce qui est souvent enseigné, ce ne sont pas les massacres atomiques d’Hiroshima et Nagasaki qui ont permis d’arrêter la guerre. L’entrée en guerre de l’Union Soviétique contre le Japon, le 9 août 45, l’avancée rapide des troupes soviétiques - et la perspective de devoir partager l’occupation du Japon avec l’URSS ont rendus les Etats-Unis plus conciliants : la capitulation japonaise acceptée le 15 août (et signée le 2 septembre) garantissait explicitement le maintien de l’institution impériale.

Les villes d'Hiroshima et Nagasaki n'avaient aucun intérêt stratégique. Les bombes atomiques étaient plus destinées au nouvel ennemi, l’URSS, qu’au Japon. La décision de passer par le feu atomique la population d'une ville entière a été le premier acte monstrueux de la guerre froide.

Prétendre tranquillement, comme on le répète encore, que massacrer toute la population civile d’une cité, femmes, enfants, hôpitaux et écoles confondus, sur un rayon de plusieurs km, avait pour but de forcer un gouvernement à se soumettre, est en soi une extraordinaire justification du terrorisme. 

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Résumé : 

Les 6 et 9  août 1945, deux bombes nucléaires sont lâchées par les USA sur les villes d’Hiroshima et Nagasaki, tuant sur le coup et dans les mois qui suivent 215.000 personnes.

Ces bombes mises au point dans le cadre du Projet Manhattan initié en 1942 pour lutter contre le nazisme a été finalement utilisée comme arme de dissuasion de la guerre froide.  Les crimes contre Hiroshima et Nagasaki n’étaient pas nécessaires pour forcer la capitulation du Japon, et ont été en fait les tests ultimes en conditions réelles. Le monde est depuis dirigé par une sorte “d’équilibre” de la terreur.