L’arme nucléaire et la lutte pour le désarmement nucléaire aujourd’hui

 

L'accumulation d'armes nucléaires modernes surpuissantes rend possible l'anéantissement de toute vie sur terre. Les bombes atomiques en 2022 sont en moyenne 4.000 fois plus puissantes que celle qui a ravagé Hiroshima. Au cours des 45 années de la Guerre froide  (1945-1990), les puissances nucléaires avaient accumulé des dizaines de milliers de bombes nucléaires menaçant de concrétiser cet anéantissement total.  Dans les faits, ce fameux "équilibre de la terreur" a déjà été à plusieurs reprises sur le point de se rompre. La probabilité qu'il tienne indéfiniment est quasi nulle. Le danger de  destruction de l'humanité par la guerre nucléaire est tout à fait concret. La seule manière de garantir qu’elle n’ai jamais lieu, est l’éradication de la bombe atomique, mais aussi l’usage de la communication non-violente pour régler les conflits.

Le démantèlement du « bloc soviétique » n’a pas mis fin à cette folie. Pendant que le président Obama (président des États-Unis de 2009 à 2017) parlait de désarmement nucléaire à l’ONU, le parlement US débattait du budget nécessaire pour moderniser les bombes atomiques B-61, dont celles entreposées en Belgique.  Dans tous les camps, des recherches continuent d’être menées en vue d'anéantir l'ennemi. Si le Pacte de Varsovie,- le traité militaire liant depuis 1954 les pays socialistes d’Europe et l’Union Soviétique, a disparu, l’OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, créé en 1949, cinq ans plus tôt, "pour se défendre de la menace communiste") ne s’est pas dissoute pour autant. Cette organisation continue de proclamer les armes nucléaires comme composante essentielle de ses capacités globales de dissuasion et de défense. 

En tant que membre de l'OTAN, la Belgique adhère pleinement à cette doctrine nucléaire. Au mépris du Traité de non-prolifération nucléaire dont il est signataire, notre pays accueille un nombre indéterminé de têtes nucléaires sur la base militaire de Kleine Brogel, dans la province de Limbourg. En décembre 2022, ces bombes nucléaires ont été remplacées par leur version améliorée, B61-12. L'un des critères non-explicite du choix des bombardiers F-35 était précisément sa capacité de transport des B61-12. 

La mobilisation contre la folie nucléaire commence tout près de chez nous. Elle est indispensable pour faire pression et en finir avec les armes nucléaires.

 

Depuis la genèse des armes nucléaires, des scientifiques, des artistes, des politiques, des citoyens, des organisations pour la paix et la non-violence, des citoyens, ont dénoncé l’horreur et l’imbécilité de telles armes. C’est ici l’occasion de remercier toutes les personnes qui se sont mobilisées parfois au risque de leur intégrité physique ou de peines d’emprisonnement. Dans cette lutte pour la paix, le désarmement et la non-violence, notons toutefois quelques éléments, en particulier en  Belgique :

  • Création du Mundaneum (fin du 19ème siècle) à l’initiative de Paul Otlet et Henri La Fontaine avec pour objectif l’accès à la connaissance pour tous, chemin vers la paix universelle.

-     Création de la maison de la Paix à Bruxelles (1969) à l’initiative de Jean Van Lierde, premier objecteur de conscience en Belgique.

-     Crise des Euromissiles avec de grandes manifestations partout en Europe et aussi à Bruxelles (200.000 personnes en octobre 1981, 400.000 en octobre 1983).  

-     Manifestations, blocages à la base militaire de Kleine-Brogel pour y dénoncer la présence d’armes nucléaires américaines sur le territoire belge.

-     Réseau « Mayors for Peace» à l’initiative des maires de Hiroshima et Nagasaki (1982). Il regroupe les communes réclamant l’interdiction totale des armes nucléaires à travers le monde et de promouvoir une paix durable. 395 des 581 communes belges (68%) y adhèrent en 2023.

-     Création du Parc Hibakusha  à l’Université de Mons(1989)

-     Commémorations des bombes d’Hiroshima et Nagasaki chaque année à Gand, Mons, Leuven, Bruxelles.

 

Au niveau international, plusieurs traités sont intervenus au niveau de l’ONU :

-      Traité interdisant les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau (1963)

-      Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (1970 – 191 pays signataires dont la Belgique), visant à contrôler et limiter les armes nucléaires

-       Traité interdisant de placer des armes nucléaires et autres armes de destruction massives sur le fond des mers et des océans ainsi que dans leur sous-sol (1972)

-       Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (ONU négocié 1996, pas encore en vigueur)

-       Traités pour la création de zones exemptes d’armes nucléaires (Amérique latine et Caraïbes 1968 - Pacifique sud 1986 - Asie du Sud-Est 2009 - Afrique 2009)

-       Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) (22 janvier 2021 - 50 pays signataires)

 

Ce dernier traité pour le désarmement nucléaire total est l’aboutissement d’une mobilisation d’organisations non gouvernementales. Fin 2022, 68 pays l’ont ratifié.  Les puissances nucléaires et tous les membres de l’OTAN ont refusé de le reconnaître. La Belgique, soumise à l’OTAN, ne l’a donc pas signé alors que selon un sondage réalisé en 2020, 77% de la population belge le souhaitent. Cela pose question sur notre démocratie.

La lutte pour le désarmement nucléaire est une priorité, car dans un contexte géopolitique tendu, une guerre nucléaire est possible, mais aussi une erreur ou un accident lors de la manipulation ou le transport comme ce fût déjà plusieurs fois le cas. Prétendre garantir la Paix, par la peur et la menace d’armes surpuissantes est un non-sens.

La fin des armes nucléaires sera un grand pas pour la paix mais aussi pour la démocratie, le respect de la vie humaine et de la planète.

 

« Si tu veux la Paix, prépare la Paix »

                                                 Professeur Piérart – UMons

 

« Ceux qui ne veulent pas tuer doivent parler et ne dire qu’une seule chose mais le dire sans répit, comme un témoin, comme mille témoins qui n’auront de cesse que lorsque le meurtre à la face du monde sera répudié définitivement ».

                                              Albert Camus

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Résumé:

 

L'accumulation d'armes nucléaires modernes surpuissantes rend possible l'anéantissement total de toute vie sur terre. L’équilibre de la terreur hérité de la guerre froide a été à plusieurs reprises sur le point de se rompre. Les puissances nucléaires maintiennent cette menace, souvent contre l’avis de leur propre population. 

La seule manière de garantir qu’elle n’ai jamais lieu, est l’éradication de la bombe atomique, mais aussi l’usage de la communication non-violente pour régler les conflits. Depuis la genèse des armes nucléaires, des scientifiques, des artistes, des politiques, des citoyens, des organisations pour la paix et la non-violence, des citoyens, ont dénoncé l’horreur de la guerre et l’imbécilité de armes nucléaires. Ce fut le cas aussi en Belgique (Mundaneum, Maison de la Paix, grandes mobilisation contre les missiles nucléaires, Mayors for peace,Parc Hibakusha, actions militantes,...)

Des traités internationaux ont depuis le début des années 1960 été mis en place pour limiter et éradiquer les essais et les armes nucléaires.

Le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) est entré en vigueur en janvier 2021, mais n’est pas ratifié par les puissances nucléaires et les pays membres de l’OTAN. 

La lutte pour le désarmement nucléaire reste donc une priorité. La fin des armes nucléaires sera un grand pas pour la paix mais aussi pour la démocratie, le respect de la vie humaine et de la planète.

 

« Si tu veux la Paix, prépare la Paix »

                                                 Professeur Piérart – UMons

 

« Ceux qui ne veulent pas tuer doivent parler et ne dire qu’une seule chose mais le dire sans répit, comme un témoin, comme mille témoins qui n’auront de cesse que lorsque le meurtre à la face du monde sera répudié définitivement ».

                                              Albert Camus